La simple idée que MicroStrategy, désormais Strategy, allège son gigantesque stock de bitcoin suffit à faire trembler le marché. Après un sommet proche de 126 000 dollars, le BTC décroche et chaque geste, réel ou supposé, de Michael Saylor est scruté à la loupe.
MicroStrategy au centre des rumeurs de ventes de BTC
À ce stade, rien ne prouve qu’un déversement massif ait commencé. Strategy détient toujours près de 650 000 BTC, soit environ 3 % de l’offre en circulation. Saylor répète effectivement qu’elle reste en phase d’accumulation à long terme.
La rumeur de ventes est née d’alertes en chaîne laissant penser que les réserves avaient bougé. Saylor a aussitôt démenti toute liquidation. Il a rappelé que la société a encore renforcé sa position en novembre en finançant ses achats par de nouvelles émissions d’actions et de titres préférentiels.
Response to MSCI Index Matter
Strategy is not a fund, not a trust, and not a holding company. We’re a publicly traded operating company with a $500 million software business and a unique treasury strategy that uses Bitcoin as productive capital.
This year alone, we’ve completed…
— Michael Saylor (@saylor) November 21, 2025
Dans un marché calme, ce genre de bruit serait vite oublié. Après un flash crash ayant déclenché près de 20 milliards de dollars de liquidations et fait chuter le BTC de plus de 30 %, la moindre alerte autour de MicroStrategy agit comme une étincelle.
Le vrai risque de ventes forcées
Le vrai danger ne vient peut-être pas d’une décision volontaire de vendre du BTC, mais des indices boursiers. MSCI et d’autres fournisseurs envisagent d’exclure de leurs indices les sociétés dont plus de la moitié des actifs sont en crypto. Cela vise directement le modèle MicroStrategy.
Pour une action devenue un proxy de Bitcoin, la menace est lourde. Les analystes estiment que plusieurs milliards de dollars pourraient sortir mécaniquement des ETF et fonds indicateurs si MSTR était retirée de certains grands indices américains et mondiaux.
L’action a déjà perdu plus de la moitié de sa valeur depuis l’été et se traite au ras de la valeur de ses BTC. La prime au récit de stratégie de trésorerie a disparu, alors que le titre se rapproche dangereusement de la simple valeur de son stock de bitcoins.
Quel impact réel sur le cours du bitcoin ?
Même si Strategy cédait une partie de ses réserves, cela ne passerait sans doute pas par un ordre géant sur un échange. L’opération serait structurée en blocs OTC et dérivés, avec des acheteurs identifiés, pour limiter l’impact immédiat sur le carnet d’ordres.
En revanche, l’impact narratif serait énorme. Depuis 2020, MicroStrategy incarne le mantra « acheter et ne jamais vendre ». Rompre ce tabou serait vu comme la fin d’un cycle, alors que les ETF spot subissent déjà des sorties et que le levier vient d’être purgé par les liquidations d’octobre.
Le scénario inverse reste possible. Saylor tient bon, ne vend pas un satoshi et traverse la tempête en misant sur un rebond. L’épisode serait alors relu comme un test supplémentaire de la robustesse du narratif bitcoin, pas comme une capitulation institutionnelle.
Un modèle « bitcoin en trésorerie » en perte de vitesse
L’affaire MicroStrategy met en lumière les limites du modèle « société cotée transformée en coffre-fort à bitcoin ». Ce schéma a séduit les institutionnels, mais montre aujourd’hui son talon d’Achille : dépendre du bon vouloir des fournisseurs d’indices.
Pour eux, le problème tient moins à Bitcoin qu’à la structure du bilan. Quand plus de 50 % des actifs sont des crypto-actifs financés par dette et émissions successives, la frontière avec un fonds d’investissement se brouille et leur place dans les grands indices est contestée.
Le marché commence donc à distinguer deux familles d’exposition au bitcoin. D’un côté, des bilans ultra-sensibles au prix, qui sur-réagissent à chaque correction. De l’autre, des projets qui cherchent à augmenter l’utilité de la chaîne Bitcoin plutôt qu’à stocker des pièces en trésorerie, alors que les indices de peur et d’avidité restent coincés en zone de « peur extrême ».
Bitcoin Hyper ($HYPER) : le pari de l’utilité 2.0
C’est précisément sur ce terrain que se positionne Bitcoin Hyper ($HYPER), une couche 2 pour Bitcoin bâtie sur la Solana Virtual Machine. Son ambition ? Des transactions quasi instantanées et très peu chères. Le tout en conservant la sécurité de la couche de base via un pont dédié vers Bitcoin. Une approche qui revient fréquemment dans les discussions de prévision de Bitcoin Hyper. Tant les analystes évaluent son potentiel dans l’écosystème des L2.
Là où MicroStrategy mise sur la rareté du BTC immobilisé au bilan, HYPER veut activer les bitcoins dormants. L’objectif consiste à les faire circuler dans la DeFi, les jeux, les NFT ou les paiements. Sa prévente, déjà bien avancée et alimentée par des dizaines de millions de dollars, montre qu’une partie du capital cherche déjà la prochaine vague d’innovation autour de Bitcoin, avec un narratif essentiellement explosif pour 2026.
Le marché est en peur extrême. Bitcoin a perdu plus d’un tiers. Le modèle MicroStrategy inquiète de plus en plus. Dans ce contexte, certains préfèrent miser tôt et modestement sur des infrastructures utiles au futur du réseau. C’est souvent plus rassurant que le bilan fragile d’une seule entreprise. À chacun ensuite de doser son exposition. Et même à l’ère des baleines et des canapés 2, une règle ne change pas : la gestion du risque.
